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    La "péniche" de Willy Ronis est orpheline
    2009-09-15 - 19:49
    La péniche aux enfants (Willy Ronis - Paris, 1959)Willy Ronis est mort samedi dernier, 12 septembre.
    Le grand photographe venait d’avoir 99 ans.
    Dans son œuvre considérable, l’extraordinaire cliché de « la péniche aux enfants » occupait une place à part. Il en parlait souvent et toujours avec émotion.

    Au cours de trois interviews récentes - que nous vous invitons à lire ou à relire - Willy Ronis racontait la genèse de cette photo exceptionnelle =>

    • « La plus énorme émotion de ma vie, c’était en 1959 quand j’ai fait à l’arraché la photo de la péniche aux enfants, sans être sûr que je l’avais réussie car ça défilait sous moi, et c’est une photo que je ne pouvais pas répéter. Si j’avais appuyé un dixième de seconde trop tard, c’était foutu. Dans notre perception, nous avons souvent du retard car nous ne sommes pas des oiseaux de proie. Nous avons perdu ces instincts. Entre le moment où j’ai appuyé et celui où j’ai plongé le film dans le révélateur et l’ai sorti dans l’obscurité pour le mettre dans le fixateur, et que, une minute et demi après, je l’ai sorti ruisselant devant la lanterne claire, j’ai frisé la crise cardiaque…
    J’avais saisi une image exceptionnelle. Elle est quasiment la synthèse de ce que j’ai toujours cherché. Bien sûr que j’en aime bien d’autres, mais celle-là… »
    - Propos recueillis par Edouard Launet (août 2004) – Libération – « Willy Ronis – L’émotion de ma vie c’est la photo de la péniche aux enfants »

    • « On m'a souvent demandé quelle était ma photo préférée. Je n'ai jamais su répondre, mais La Péniche aux enfants m'est peut-être la plus chère parce que j'ai cru ne pas l'avoir eue ! C'était une fin de journée, j'avais photographié Paris sous toutes ses coutures. Je rentrais chez moi. Je passe sur le pont d'Arcole, je fais quelques photos de cet immense train de péniches, quand, tout à coup, j'entends des cris d'enfants. J'ai déclenché par réflexe ; une seconde plus tard, la barre cachait les enfants ! Puis j'ai couru chez moi, oppressé par la peur de ne pas avoir réussi cette prise de vue, car je devinais que ce serait une photo majeure...
    …Le risque de ratage est un de mes grands moteurs. J'ai toujours été fasciné par l'aléatoire… »
    - Propos recueillis par Christine Kerdellant (11/12/2008) pour l’Express : « J’ai fait de la photo buissonnière toute ma vie »)

    • « Ma photo où le hasard a joué le plus grand rôle est sans conteste La péniche aux enfants. C’était en janvier 1959. Je me trouvais sur le pont d’Arcole, et je vois, remontant la Seine, un train de péniches énorme. J’avais fait déjà une vingtaine de clichés, et je me disais "bon, ça va suffire." Je m’apprêtais donc à repartir. Et puis, je ne sais pas ce qui s’est passé, j’ai dû être alerté par quelque chose. Était-ce des cris d’enfants ? C’est possible. Je me suis penché, et j’ai vu arriver sous moi la dernière péniche du train, avec deux petits gosses dans le fond de cette péniche vide, qui jouaient comme dans une cour d’immeuble. Alors là, je n’ai pas eu le temps de voir si j’étais bien sur l’infini et si j’avais le bon objectif. J’ai visé et j’ai appuyé. J’ai rarement eu le coeur aussi battant que sur le chemin du retour, jusqu’au moment où j’ai terminé le développement du film. Parce que je m’étais rendu compte que j’avais vécu un moment exceptionnel, et que si je pouvais en tirer une bonne image, ce serait vraiment un beau cadeau. Eh bien, je n’ai pas été déçu, ça a été un beau cadeau. J’ai eu de la chance…"
    - extrait du film Autoportrait d’un photographe, de Michel Toutain et Georges Chatainaux).
    DVD en vente chez
    « Pyramide-production »


  • Voies d'eau : Basse Seine
    Bateau : FREYCINET
    Longueur : 38,50 m
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